
80 ans après la libération des camps : comprendre, réfléchir, ne jamais oublier
Le 2 février dernier, le Centre Franco-Allemand de Rennes a accueilli une conférence essentielle animée par Théophile Drouet, étudiant en master de philosophie à l’Université de Rennes. Son intervention a permis d’explorer une question complexe et nécessaire : comment la philosophie allemande a-t-elle réagi – ou non – à l’événement de la Shoah ?
Entre silence, compromission et résistance
À travers les travaux de Max Horkheimer et Theodor W. Adorno (La dialectique de la raison), Hannah Arendt (Eichmann à Jérusalem) et d’autres penseurs, la conférence a mis en lumière le rôle ambigu de la philosophie face à l’horreur. Le silence académique sur la Shoah est-il un aveu d’impuissance ou une compromission ? Pourquoi des figures comme Heidegger ont-elles adhéré à l’idéologie nazie, alors que la philosophie se veut un exercice critique de la raison ?
Des questions essentielles
Les échanges avec le public ont soulevé des interrogations fondamentales :
- Doit-on parler d’antisémitisme ou de judéophobie ?
- La banalité du mal, selon Arendt, montre que la monstruosité naît de la vacuité et de l’absence de pensée. Que dire alors des philosophes qui ont soutenu le nazisme ?
- Peut-on parler d’une culpabilité collective ?
- La clé pour éviter de nouvelles tragédies n’est-elle pas de faire de la Vie une valeur absolue ?
Théophile Drouet a répondu avec intelligence et finesse, soulignant l’importance de la pensée critique pour éviter la reproduction de telles tragédies.
Une transmission plus que jamais nécessaire
Un chiffre alarmant a été rappelé lors de la conférence : aujourd’hui, 46 % des jeunes Français de 18 à 29 ans ne connaissent ni le mot Shoah ni celui d’Holocauste. Face à cet oubli progressif, il est plus que jamais essentiel de transmettre, d’éduquer et de débattre.
Retrouvez ici l'intégralité de l'exposé de Théophile Drouet